Moi oui.
C'est ainsi qu'empreint d'incomplétude, j'extrais de mon étui le bristol du Professeur Diallo, aux dons héréditaires, empoché à la faveur d'une baguenaude parisienne.
Le lendemain, le professeur Diallo, petit homme fluet vêtu d'un boubou d'albâtre, m'ouvre son huis.
Je découvre une maigre pièce lépreuse, au centre de laquelle dort un tapis de gros lin bis. À son entour sont ordonnancés un mortier et un pilon de bois obscur, ainsi que quelques sacs de papier bruni.
À l'invite du professeur, je m'assieds en tailleur face à lui et lui abandonne mes dérélictions.
Le professeur épand une étrange pulvérulence dans le fond du mortier, sur laquelle il verse des herbes séchées. Enfin, il concasse de grêles cailloutis céruléens et combine le tout, avant d'enflammer la mixtion à l'aide d'un charbon ardent.
Le récipient délivre d'âcres exhalaisons vaporeuses. Les yeux du professeur s'évasent et roulent, mangent sa peau bistre, sa mine se contracte, son corps oscille synchroniquement. L'homme psalmodie d'antiques incantations vocaliques, legs oral d'une lointaine magie séculaire.
À l'issue d'un éon sourd, le sage transi m'avise enfin, le front hiératique barré d'un pli soucieux. Il me promet la belle Hélène, mais aussi des avanies pécuniaires.
Puis, il sollicite un RIB, que je lui tends avant de prendre congé, encore ébranlé.
Incroyable!
Dès le lendemain, mon compte bancaire était vide, corroborant l'oracle professoral.
Bon, les soucis d'argent, c'est fait.
Je guette maintenant Hélène et ses atours de grâce.
Envoyer un message |
Bloquer ce profil |
Profil inapproprié?